La campagne de Martin Crimp - création 2010

Mise en scène
Guillaume Gatteau
Avec
Philippe Bodet, Emmanuelle Briffaud et Sophie Renou.

A la recherche d'une vie tranquille.
Le docteur Richard et sa femme ont quitté la ville pour s'installer à la campagne. Un soir, Richard  ramène de sa tournée une jeune femme trouvée, dit-il, inanimée au bord de la route. Avec elle, le doute s'introduit au sein du couple : le doute plane sur ce que dit Richard, sur ce que comprend sa femme, sur l'étrange comportement de leur ami Morris... Rebecca, l’inconnue, qui dort pour l’instant mais qui risque de se réveiller finira par livrer les éclaircissements que l’on attend.

 
Un nocturne hypnotique, un duel inquiétant.
Dans le huis-clos feutré de ce foyer vacillant à l'atmosphère nocturne, les dialoguent lacèrent et déroutent les certitudes. L'écriture très ciselée de l'auteur britannique Martin Crimp, faite d'échanges vifs, toujours en duo, est au service d'une mécanique implacable rigoureusement rendue par trois comédiens qui font ressortir le mystère et la sensualité du propos. 

Vertiges du non-dit.
À partir d'un trio classique La campagne vient démontrer les rouages de la manipulation par le langage. Alors que les personnages disent vouloir établir les faits, la vérité, nous entendons que ce qui n'est pas dit. Dans un décor sobre et intrigant, la mise en scène, précise et minutieuse, rend compte du mystère ; le spectateur navigue dans ces phrases en échos, dans cette parole où tout se dit en creux.



Équipe de création 
Création lumières et Régie : Cyrille Guillochon
Construction des décors : Philippe Ragot.
Affiche et photos : Jean-Luc Beaujault.
Maquillages : Sylvie Aubry.
Administration : Florence Dufour.
Production et diffusion : Alice Lessard


Revue de presse

 L'Humanité Muriel Steinmetz - 20 Juillet 2010
«Une partie de ping-pong de haut niveau.
Inquiétant comme un film de David Lynch, bardé d'humour, répétitif et volontiers psychomaniaque.(...) Subtil, profond, le jeu des comédiens, soumis au feu roulant des questions qu'ils se posent,au fil d'un texte haletant d'une densité d'exception, constitue une partie de ping-pong de haut niveau.»

La Provence Danielle Carraz  - 14 juillet 2010
« Mis en scène par Guillaume Gatteau avec une précision exacerbée, les trois comédiens assument crânement ces dialogues qui claquent comme des balles, et installent un malaise, une agressivité panique qui retomberont à la fin : à quoi bon s’émouvoir et chercher une vérité dans les rapports humains, si finalement nous savons si bien feindre et mentir ? La terre aura tremblé mais on peut faire comme si on tenait encore debout. À ce terrible jeu de quilles, ce spectacle de la compagnie nantaise la fidèle idée, déjà présente l’été dernier à Avignon, excelle vraiment.»

Revue-spectacles.com Claude Kraif  - 13 juillet 2010
« La mise en scène est sobre, les comédiens se font face comme sur un ring. Ils tournent en prenant soin de garder la bonne distance, duellistes dans un combat qui ne doit pas finir. le face à face ne doit jamais perdre la face. Les comédiens maîtrisent parfaitement cet art de la parole quand la seule règle morale réside dans la syntaxe. Ils jonglent avec les mots, dosent les regards et les sous entendus. La tension dramatique et la violence, sont domptées par la diction parfaite et le langage précis. Jamais de débordements, de cris, de larmes, ce serait avouer sa faiblesse. La campagne, elle, n’a pas de mots pour pouvoir se défendre sauf, peut-être, le dernier.»

Vu de Nantes.com Yves Pérennou (journaliste La lettre du spectacle) 12 fév. 2010
«La Campagne, son côté sauvage
En sortant de la Campagne, on écoute sa propre façon de parler. On se demande si n’est pas gagné, soi-même, par cette manière de se renvoyer les mots comme une paire de Chinois autour d’une table de ping-pong. Si on n’a pas soi-même, un truc trouble dans la tête, si cette façon d’écouter, répondre, devancer la pensée de l’autre ne cachait pas aussi un eu de cannibalisme sentimental. Le texte de Martin Crimp traduit par Philippe Djian est un délice tout en tension et les trois acteurs de la compagnie nantaise la fidèle idée (mise en scène Guillaume Gatteau) n’en laissent pas perdre une miette, sans imposer un sens au spectateur


Un nocturne
"A charge aux comédiens d’accompagner dynamiquement cette écriture pour offrir au public le caractère implacable de l’histoire. Dans une atmosphère nocturne, lampe du soir et murmures, j’ai demandé aux comédiens que sous ce qui semble être une petite musique de nuit, se ressente la puissance d’un orchestre complet. Faire entendre sa voix quand on ne peut que chuchoter (les enfants dorment), faire voir la cruauté lorsque tout est feutré, faire comprendre quand on ne dit pas, et dérouter le spectateur quand il croit avoir compris. C’est un travail sur le fil auquel nous nous sommes attelés, pour un spectacle limpide et envoûtant."
Guillaume Gatteau, metteur en scène

Production
Compagnie la fidèle idée avec le soutien de la Région des Pays de la Loire, du conseil général de Loire Atlantique et de la ville de Nantes.
Traduction française par Philippe Djian. L’Arche est éditeur et agent théâtral du texte représenté. 
Avec le soutien de GDBôbalcons : http://www.gdbobalcons-shop.com/

Tournées
février 2010  Création à Nantes, 2-4 février puis 11-13 février au TNT
du 07 au 18 Juillet Avignon Off, le Grenier à Sel